[ Journal de bord d’un Burn Out] Episode 9: Un premier retour.

19 septembre 2020

Ca fait longtemps que je n’ai plus partagé sur mon parcours… Et pour cause, il est bien sinueux depuis quelques mois.

Dans le courant du mois de juillet, j’ai donc été convoquée par le médecin contrôle, une dame probablement la cinquantaine d’années.

J’envisageais, finalement, de prolonger mon certificat écoutant les signaux de fatigue de mon corps.

Mais lors de cet entretien, cette dame, sans aucune empathie, m’a poussé à reprendre :

La toubib: « Madame, faudra bien retourner travailler un jour ».

Moi: silencieuse, j’essuie la larme précédemment versée.

Elle: «  Bin oui, madame, vous avez sûrement besoin de travailler »

Moi: « Bin comme tout le monde. »

Elle n’avait donc rien écouté de ce que je venais de lui confier : mes insomnies toujours présentes, mon état de fatigue me rendant incapable de me concentrer sur quoique ce soit.

Non, elle n’avait rien entendu et me força la main, profitant de mon état déconfit, pour retourner au travail en août.

Toutefois, je devais en passer par la médecine du travail. Etrangement, j’étais plus confiante.

En août, j’ai appris, trop tard, que j’aurais pu contester le rapport du médecin contrôle. Elle s’est bien gardée de me le dire. Oui, c’était inscrit au dos du rapport qu’elle m’a rendu. Mais mon état physique et mental ont fait que je n’ai même pas pris la peine de regarder à 2 fois ce bout de papier qui, pour moi, signait la fin.

En août, la médecine externe du travail fait preuve davantage d’empathie et de bienveillance. Je suis toujours en larmes quand je raconte mon histoire. Le doc voit bien que c’est trop tôt. Mais, en tenant compte des restrictions de mon médecin, il est ok pour me faire reprendre le travail en service « léger » à savoir en service adapté.

A ce moment-là, l’Univers entend mon besoin. J’ai droit à un sursis grâce au covid-19. Il n’y a pas de travail dans les bureaux. Je suis donc en dispense de service. J’ignore à ce moment combien de temps ce sursis va durer. Alors, j’en profite pour terminer la formation entamée, pour faire quelques coups d’essais dans cette nouvelle activité.

Un mois s’est écoulé. Un mois au cours duquel je décide également de prendre « soin » de moi d’une certaine manière. J’ai décidé d’en finir avec mes problèmes de sommeil. Je me rends donc chez un hypnothérapeute. Je t’en parle ici.

La séance marquera le début de tout un cheminement d’introspection encore plus profond et spirituel que tout ceux parcourus jusqu’ici.

La séance marquera également la fin de ce sommeil léger pour laisser place à un sommeil bien plus profond.

Je commence à retrouver un biorythme plus normal et plus sain surtout.

Septembre pointe vite le bout de son nez et je me sens plus forte. J’ai investi, pour la première fois de ma vie, dans une pierre. Je m’intéresse à de nouveaux univers et la lithothérapie en fait partie. J’achète une labradorite, pierre du thérapeute, elle a pour vertu de protéger contre les énergies négatives.

Il se trouve que cette pierre va m’être d’un grand soutien lorsqu’enfin, au bout de 4 mois, je décide d’affronter mon retour au travail. Enfin, pas exactement. Disons que je dois me rendre sur mon (ancien) lieu de travail pour y déposer certains de mes « outils », faire le versement des dernières recettes…

La boule au ventre et la tension sont bien présentes à l’idée d’y retourner. Mais je sens plus forte.

Et de fait, une fois sur place, au milieu de certains collègues, je m’apaise petit à petit. Je parviens à rester là quelques temps, le temps de faire tout ce dont j’ai besoin et même un brin de papote.

Je sais que certains collègues n’ont pas apprécié découvrir sur Facebook que je suivais une formation en ligne alors que j’étais en congé maladie. Je sais que cela a alimenté les ragots dans mon dos. Je sais aussi que je dois apprendre à faire fi de ces rumeurs.

Alors, oui, petit à petit, je me sens plus légère et détendue parce que les collègues présents ce jour-là me paraissent tolérants et sans jugement. Je note tout de même que personne ne m’a posé de questions. Je note que personne n’a cherché à savoir… Mais tant mieux, moi, ça me va.

Toutefois, au moment de quitter les lieux, je me rends chez un agent dont l’une des fonctions est de communiquer les plannings, l’administratif. Et là, en passant le pas de sa porte, je sens la vague d’ondes ultra négatives foncer sur moi. Mais étrangement (ou pas), je reste détendue.

Je lui parle, il hésite à me répondre, me nie, n’ose pas lever les yeux pour affronter mon regard. J’insiste et lui demande directement quel est son problème avec moi. Mais il fuit et se réfugie dans des faux semblants de « non, moi je n’ai pas de problème avec toi ». J’ai peut-être l’air naïve et conne à ses yeux mais , je suis au contraire, très intuitive et sensible. J’insiste donc en précisant que j’aime qu’on soit franc avec moi. Il me rétorque alors « ce n’est pas moi, c’est l’ensemble du dépôt qui a un problème avec toi ». Là, je comprends que je n’en tirerai plus rien. Je reviens alors avec ma demande de base : peux-tu stp continuer de m’envoyer le planning ?

Mais non, Monsieur a décidé, tout seul, que c’était inutile, que ça ne servait à rien. Bref, il me boycotte alors que c’est sa fonction de le faire et cela sans à décréter pour qui c’est utile ou non.

Je comprends que sa jalousie a pris trop de place (du moins c’est ce que je présuppose). Je le salue aimablement, le remercie (ironiquement mais calmement et avec le sourire) pour son accueil et lui souhaite une agréable fin de journée.

Bien sûr que cela me touche. Bien sûr que cela me laisse interrogative. « En temps normal », j’aurais pleuré comme une madeleine jugeant la situation injuste. Mais là, je me sens étrangement en train de lâcher-prise. Je plonge alors ma main dans mon sac à la recherche de mes écouteurs. Quelle ne fût pas ma surprise de voir que ma pierre protectrice était avec moi. Je sourie. Je sourie et remercie une fois de plus l’Univers. Ma pierre, ma précieuse m’a permis de me détacher de la méchanceté gratuite de ce collègue et d’y faire face avec bien plus de légèreté.

Cependant, ses mots restent dans un coin de ma tête pour réflexion. Tout comme l’attitude de mon supérieur lors de mon entrevue début août. Sa manière de mener l’entretien m’a vraiment choquée à l’époque. J’ai donc pris du recul mais j’ai tout de même réagi en faisant part de mon ressenti, un mois plus tard quand les émotions étaient passées, à son supérieur.

Bref… et pendant tout ce temps-là, le travail d’introspection a commencé et me plonge également dans des états de profonds brouillards.

Les précédents articles sont ici: Ch1, Ch2, Ch3, Ch4, Ch5, Ch6, Ch7,Ch8.


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